1978 • Histoire d'un road trip express entre Alger et Tamanrasset au guidon d'une Yamaha XS 1100.
> Alger-Tamanrasset à la vitesse de la lumière...
Au départ, il y avait le pari un peu fou d'un journaliste essayeur nommé Fenouil: couvrir Alger-Tamanrasset, un ruban d'asphalte de 2000 kilomètres, en moins de 12 heures, entre le lever et le coucher du soleil.
Super diront certains, stupide rétorqueront les autres.
Après un Paris-Lyon parcouru en 2 heures 32 minutes sur une Honda CBX 1000 six cylindres, les questions fusaient: "A quoi riment ces exhibitions ?".
Tout simplement à démontrer que non seulement les gros cubes modernes sont capables de performances fantastiques, mais aussi qu'ils peuvent supporter sans faille de rouler à pleine puissance sur de très longs trajets.
Édifiant, mais gardez à l'esprit que nous sommes en 1978, à une époque où la vitesse sur 2 ou 4 roues était érigée en totem indéboulonnable et constituait un des principaux arguments de vente avec la puissance développée par les moteurs.
> 2000 kilomètres à 175 km/h de moyenne.
Retour en arrière sur la vie mouvementée de cette Yamaha XS 1100.
Elle sort de chez Sonauto (importateur des motos Yamaha pour la France à l'époque) après 350 kilomètres de rodage, avec ses affaires de voyage: une tête de fourche, un gros radiateur d'huile, un porte-bagages, 3 jerricans d'eau et d'essence, 2 pneus et 4 bougies. C'est tout, pas un outil supplémentaire et aucune autre préparation spéciale.
En 2000 kilomètres parcourus à 175 km/h de moyenne entre Alger et Tamanrasset, (précisons que la traversée des villages s'effectuait à 50 km/h) la moto a consommé en moyenne 10,5 l/100 km avec des pointes à 13 l lorsque l'aiguille du compteur affichait 220 km/h sur certains tronçons.
Vidange après les 2000 kilomètres, le niveau d'huile n'a même pas bougé ! De retour à Alger après 4000 kilomètres, il a fallu ajouter seulement un quart de litre d'huile pour atteindre le niveau maximum de la jauge !
Par contre, bien entamé à Tamanrasset, le pneu arrière était complètement lisse de retour à Alger. Fenouil n'a jamais eu à vérifier le filtre à air ou quelque autre chose sur la Yamaha XS 1100, tout a fonctionné parfaitement.
A l'arrivée, la moto était comme neuve, exception faite, sur le réservoir, de quelques rayures dues aux fixations aimantées.
Sur la Transsaharienne, on ne freine pas souvent, donc pas d'usure de ce côté.
> La Yamaha XS 1100, une Grand Tourisme de légende.
De retour en France, la XS 1100 effectua un Paris-Le Castellet aller et retour en compagnie d'une autre Yamaha XS 1100 flambant neuve, celle là. La comparaison est intéressante, la XS 1100 "africaine" n'est effectivement pas défraîchie extérieurement.
La finition est sérieuse, tout a bien vieilli. Un bon nettoyage, et après 8000 kilomètres au compteur, la Yamaha XS 1100 parait encore neuve.
Côté mécanique, le tableau est tout aussi satisfaisant et la 1100 qui revient de Tamanrasset a exactement les mêmes performances et le même comportement routier que la "flambant neuve" qui n'a à son actif qu'un gentil rodage.
> 4 cylindres en ligne, 1101 cm3, 95 chevaux, 256 kg, réservoir de 24 litres, transmission par cardan...
Il faut ajouter que la consommation d'huile est quasi nulle, que la machine ne suinte de nulle part, que la selle n'est pas tassée, que suspensions, freins, accessoires divers, tout fonctionne comme au premier jour.
Un seul ennui moteur est à signaler: un des goujons qui maintient les échappements à la culasse s'est cassé net et sans raison en arrivant au Castellet.
Le bilan est donc plus que positif. Seul le pneu arrière, en usage intensif, il est vrai, est à changer après 4000 kilomètres.
44 ans après sa sortie, la Yamaha XS 1100 a laissé une empreinte profonde dans le cœur des motards qui ont eu la chance d'en posséder une, sans oublier les sidecaristes qui en avait souvent fait leur attelage favori.